mardi 26 août 2008

Comment rater son voyage

Journée ratée pour l'îlot Cocos

Non, je n'ai pas oublié mon passeport pour aller à l'îlot cocos ; voici comment cela s'est passé.

la baie de Baie du Nord
phase 1 :
après son exposition photos, très réussie, sous la varangue du "Discovery Rodrigues", Marsel Poinen, obtient par l'un des responsables, l'autorisation d'aller visiter l'îlot Cocos, dans sa partie réservée et non autorisée aux simples touristes et même l'îlot Sable, à titre de photographe. J'ai aussi l'autorisation de l'accompagner

phase 2 :
6h45 - Comme convenu, nous sommes à l'heure au rendez-vous pour l'embarquement, à Pointe La Gueule, à la sortie de Port Mathurin, mais, déjà, dans les bureaux, personne ne semble au courant de notre venue et l'on nous "balade" dans trois endroits proches mais différents. Nous avons acheté ce qu'il faut pour manger le midi ; deux pains, une boite de sardine, de l'eau, deux parts de gâteau et quelques gâteaux piments. Lorsque les marins et l'officier chargé de la surveillance de l'îlot cocos arrivent, ils n'ont pas de consignes non plus. Le jeune officier, très professionnel, prend nos noms et nous expliquent clairement pourquoi il ne peut pas nous emmener. Celui qui a donné l'autorisation à Marsel, n'a laissé aucune consigne et de plus, il n'est pas du même "ministère".
Marsel téléphone à cette personne du "Discovery Rodrigues". Celui-ci sort à peine du lit et est en retard, mais pas de problème, lui dit-il, nous nous rendons à Pointe Diable, autre lieu d'embarquement, et il nous emmène sur l'îlot.

Le bateau part donc sans nous, mais ils sont prêts à nous recevoir et nous guider si nous avons les autorisations nécessaires.


phase 3:
Nous voici en route pour Pointe Diable qui se situe à 4 ou 5 kilomètres de là vers Baie du Nord. Un premier bus ne fait que les allers retours rapides vers Baie aux Huîtres. Plutôt que d'attendre le bon bus, nous préférons nous mettre à marcher puisque, de toute façon, tous s'arrêtent à la demande. Après plus de deux kilomètres de marche, Marcel s'aperçoit tout à coup qu'il a perdu le pied de son appareil photo qu'il avait mis en haut de son sac. Il a dû tomber lorsqu'il le change d'épaule. Nous rebroussons chemin et j'accélère l'allure car je vais plus vite que lui. Je vois un premier bus passer juste avant que je ne retrouve le fameux objet qui faisait le pied de grue en nous attendant ! Nous repartons vers Pointe Diable. Heureusement, quelques courtes minutes plus tard, un second bus passe vers Baie du Nord et s'arrête pour nous prendre. Nous avons fait le trajet dans un temps tout à fait raisonnable, en ne perdant qu'une petite dizaine de minutes avec l'épisode du pied de caméra. Personne ne nous attend à l'endroit où les bateaux sont amarrés et le temps est menaçant : parfois, nous sommes obligés de nous abriter dans une grande construction relativement récente mais abandonnée et aux ouvertures démantelées. A qui pouvait-elle être ? Qui l'occupait ? Et pourquoi ce "vandalisme" inutile et assez fréquent dans l'île ? Inutile de téléphoner trop vite, nous connaissons la réponse : ici à Rodrigues, le temps prend une autre dimension !

phase 4 :
Je vais faire un tour vers la pointe rocheuse pour prendre des photos et à mon retour, Marsel, sans se mettre en colère me dit-il, me propose deux nouvelles : une mauvaise et une moins mauvaise !

La mauvaise est que "l'huluberlu" qui a donné les autorisations est déjà sur l'îlot cocos avec les autres marins que nous avons vu à Pointe La Gueule. Ceux-ci l'ont pris en passant à Pointe Diable sans nous attendre. Il a pourtant le numéro de portable de Marsel. La moins mauvaise est que si nous arrivons à trouver un marin qui accepte de nous passer avec d'autres touristes vers 9 heures, ils nous feront visiter l'îlot comme prévu dans sa partie non autorisée. Mais il n'est plus question d'aller à l'îlot Sable. Dans un premier temps, nous décidons donc d'attendre 9 heures, mais Marsel s'aperçoit que les bateaux indiquent un numéro de téléphone. Le marin contacté lui apprend qu'il n'y a pas de sortie en mer pour cause de mauvais temps, de plus il y aura un prix de passage, alors qu'au départ nous devions partir avec le bateau de l'administration. Benoît contacté par Marsel, indique le marin qui nous a emmené la dernière fois, mais lui non plus, ne sort pas aujourd'hui.

phase 5 :
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous décidons de rentrer à pied pour pouvoir observer les bécasses en train de pécher que Marsel a déjà pu observer la dernière fois. J'avais envie depuis longtemps, avec un bon appareil photo de partir pour "mitrailler" l'île Rodrigues de photos insolites ou simplement ordinaires pour les rodriguais, mais étonnantes pour nous, comme la boite à lettres de mon touriste asiatique à l'aéroport de Roissy.




Ce sont de longs moments d'observation des bécasses qui pèchent les petits poissons. Marsel voudrait en faire un montage sur les attitudes de la bécasse et avoir une photo, où elle a un poisson dans le bec.
En chemin, je prends aussi d'autres photos. Je découvre ainsi un endroit plein de ceps ou de bolets, en général ils poussent entre les racines d'un "arbre à tortue" ; l'un des plants endémiques à Rodrigues qui, pour s'adapter aux milliers de tortues qui peuplaient l'île, poussent avec deux types de feuilles. Des feuilles souvent minces et parfois toxiques au pied de l'arbre et d'autres plus larges au-dessus de la hauteur d'où les tortues pourraient les manger. Bel exemple de l'adaptation "intelligente" de la nature à son environnement, plus ou moins menaçant.

cèpe ou bolet ? comestible ou non ?

Quant aux bolets en voici les photos : quel amateur éclairé pourra nous dire, référence sérieuse exigée, si nous pouvons en manger, sans qu'ils soient trop coriaces ou sans risque d'indigestion. La vie certaines personnes dans la population rodriguaise pourrait en dépendre !


Le soleil a largement dépassé l'heure de midi, quand nous décidons de "manzé en bas pied sous ène coquelusse" : un arbre fréquent ici, dont l'avantage principal est de donner une ombre généreuse et fraîche.
Un chien commence par nous observer de loin. Il a un beau poil et, sans doute bien dressé, il attend que nous l'invitions bien sagement assis à quelques distances de nous. Il ne se fait pas prier pour le manger quand je lui jette un petit morceau de pain, Marsel alors décide de "l'apprivoiser". Progressivement la confiance s'installe et il se laisse caresser en faisant des roulades sur le dos.

  



Arrivés à Port Mathurin, Marsel qui n'a pas des chaussures de marche adaptées, veut prendre le bus. Mais à la gare routière, je lui fais remarquer que nous ne serons pas avant trois quart d'heure à Jean Tac ; le bus n'est pas encore là, il va être bondé par les enfants de la sortie de l'école donc plus lent, il fait deux "incursions" dans les hauts de la montagne qui le ralentit, alors que, à pied, nous ne suivons que la route droite de la plage et qu'il nous faut 20 minutes pour le parcours. Marsel décide de me suivre et nous partons, mais aucune voiture ne daigne s'arrêter pour nous prendre. Heureusement, nous atteignons caverne Provert, juste avant la petite et terrible côte, lorsque Benoît et Antoinette arrivent avec leur voiture et nous embarquent.

le pécheur rentre au port - des zourites à sécher face à la mer -



la montagne tonnerre qui domine Baie aux Huîtres et une énorme araignée suspendue aux fils électriques

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Face à ce périple ; je n'aurai qu'un commentaire : et ben dis donc !