jeudi 3 juillet 2008

Rodrigues
De la Pointe Canon, j'ai vu Port Mathurin
La ville est là, cachée, blottie dans son écrin
de cocotiers, multipliants et filaos.
Doucement tous les bruits étouffés de la ville,
montent vers moi, solitaire et le coeur tranquille,
se mêlant aux longs chants incessants des oiseaux.

Et là-bas, soulignant l'horizon, les brisants
où la houle profonde s'acharne en rugissant,
crient leur rage écumante aux limites d'éden.
Le lagon accablé, sous sa chape d'argent,
Accueille bravement un grand soleil brûlant.
Une pirogue, à voile écrue, file sans peine.

Il est matin déjà, les pêcheuses d'ourites,
La robe retroussée, fouillent site par site,
chaque coin des caches et coraux bariolés.
Tout explose en lumière où dominent les bleus,
ciel et mer confondus, et la terre s'en émeut,
Rouges mourouks et foisonnants bougainvilliers.

Les éternels et puissants vents des alizés,
en courbant sans pitié les sommets des palmiers,
En tous temps, en tous lieux, en plein jour ou la nuit,
Soufflent dans nos cheveux de leurs sifflets sans cesse.
Cette chanson nous poursuit et jamais nous laisse
Car son murmure est un abasourdissant bruit.

Une jeune créole, en souriant aux cieux,
Regarde émerveillée le vol d'un paille en queue
Qui vivement perce l'horizon de la plaine
Et de son cri aigu défie les océans.
Déjà il est parti, mais la joie de l'enfant
Éclaire longuement son visage d'ébène.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ventre saint gris ! qu'il écrit bien ce Monsieur !
A moi sire, deux mots ; est-ce toi qui a écrit ce poème ?
Bravo et a bientôt
Roger's