jeudi 3 juillet 2008

littérature et cerf volant !

mercredi 2 juillet :






partie de la fontaine avant débrouissaillage




matin :




Je me suis couché "tôt" hier soir, après avoir joué seul de la guitare. La soirée chanson de l'autre chose m'a redonné l'envie de m'entraîner à accompagner des chansons. Parcourant un livre de chant d'Antoinette et Benoît, je suis surpris du nombre de chansons que je connais encore ou que j'ai aussi pu oublier. Parfois à lire les paroles, les airs me reviennent. Ils sont là avec leurs paroles. D'autres fois, je sais que j'ai su chanter une chanson mais l'air ne me revient pas en tête. Il faut laisser faire le temps. La pratique va me faire redécouvrir ce qui me manque encore. Faire confiance à son cerveau et à ses possibilités, comme s'il faisait les choses en dehors de nous… Essayez, vous verrez que c'est une bonne méthode.

C'est cependant nous qui devrions commander notre cerveau. Mais alors, quel est l'outil qui nous permet, à nous, de penser notre cerveau. Quel est notre "outil à penser" ? Notre cerveau serait donc à la fois l'outil qui nous sert à penser, et qui, ce faisant, se penserait lui-même. Est-ce bien catholique tout cela voire orthodoxe ? Comment penser ce qui nous sert à penser ? Vous êtes-vous seulement un jour poser la question ?

Pourquoi s'étonner, s'interroger voire s'inquiéter de ce qui marche ? Laissons-le fonctionner ! Faut-il s'ébahir alors que ce genre de question soit posé par des personnes à qui, parfois, leur cerveau joue des tours. C'est un petit malin, le cerveau, il fait sa petite popote tout seul et de temps en temps il nous en laisse les restes. Nous, on est bien contents ! Il nous laisse penser que nous sommes libres de penser ce que nous voulons alors que c'est lui qui pense à notre place et qui nous sert le menu. Y avez-vous pensé à tout cela ? Qu'est-ce qu'il fait alors votre cerveau ? Puis un jour, paf ! il broie du noir et il se met au gabonais absent ! Essayer de penser sans votre cerveau, faut être sans cervelle pour penser que c'est possible… et comme sans cervelle … Nous ne nous en sortirons pas indemnes ! Pourquoi s'étonner alors que parfois il fasse de la surchauffe, tout tendu qu'il est vers le but à atteindre ! "Ce n'est plus un cerveau, c'est comme de la sauce blanche !" Merci Boris et merci Serge !

Ce matin, je me suis levé à 5 h 10, le cerveau en pleine forme et moi aussi par la même occasion. Les choses sont bien faites, heureusement. Je m'imaginerais mal me réveiller sans mon cerveau : "Eh paresseux tu dors ! Réveille-toi ! Remarquez que lui ça ne le gêne pas de me laisser en plan, de temps en temps. "Attends moi là, qu'il me dit, j'ai une course à faire, je reviens dans deux secondes, et il fout le camp en me laissant comme deux ronds de flan. Notez bien que je suis toujours tout seul à tourner en rond, quand j'ai mon cerveau bien sûr. Pourquoi alors serais-je deux quand il part en piste je ne sais où ?

L'explication c'est un médecin, sérieux, "sérié", comme disent les créoles, qui me l'a donné. C'est que mon corps astral fout le camp, la nuit, il voyage dans les étoiles, avec les poètes peut-être. Mais le matin, il n'est pas à l'heure à son rendez-vous avec la bidoche qu'il a laissé dans le torchon, en plan (encore ! faut varier ton style Marcel le narco… vous connaissez la chanson ? Mais çà c'est une autre histoire). Ce doit être cela, mon corps astral aime voyager, il aime perdre son temps à parler pour ne rien dire et il est en retard à ses rendez-vous. C'est tout moi cela. Je suis mon corps astral, mais alors pas étonnant que des fourmis aient pris ma chambre pour une salle de restaurant avec nappe blanche. Elles tournaient en rond avec impatience car, elles avaient dû remarquer qu'il y avait de la bidoche fraîche, sans surveillance, à becqueter la nuit. Heureusement que j'étais en retard à me mettre au lit ! J'ai failli me retrouver rien qu'avec mon corps astral. Un quidam sait-il ce que l'on peut faire dans ces cas-là? Bon si quelqu'un à une solution qu'il me télépathe vite la réponse par corps astral interposé, je ne suis pas regardant sur les détails, pourvu que cela arrive à l'heure.

Je pense que je vais d'ailleurs reprendre pendant un certain temps un agenda de sommeil, car mes rythmes ne sont pas réguliers et pour un musicien le rythme c'est ce qu'il y a d'essentiel.

Ce matin j'arrive enfin à contacté "Jo" de l'île Maurice, au téléphone, et il m'explique les possibilités pour étanchéifier les lits de ruisseaux de la fontaine. Bien sûr, la meilleure solution et la plus durable est aussi la plus coûteuse… quoique, toute réfection faite ! Bon elle n'est pas de moi mais d'un amoureux. Son prénom c'est Robert je crois !

Ensuite je décide de me faire plaisir et de rendre visite à une personne étonnante qui habite tout prêt d'ici à Caverne Provert. Vous passez devant la caserne de la "military policy" aux terrains envahis par les piquants loulou. Excellent pour le parcours du combattant. Vous descendez l'une des pentes les plus raides et dangereuses de Rodrigues malgré son aspect bonasse et vous tournez en bas la première à gauche. Caverne Provert, ses fouilles, ses trous et son trésor du pirate introuvable : les deux sont introuvables, le trésor et le pirate. Sur la droite une maison à étage. Jean-Pierre est locataire du premier avec son fils.

Avant de prendre l'escalier, promis, je le rendrai en partant, je m'arrête quelques minutes pour admirer le travail d'un pêcheur qui attend là sur le sol. Le travail pas le pêcheur ! Avec du fil de fer épais, il est (le pécheur pas le travail) en train (à pied et à la main d'ailleurs) de refaire une nasse pour les poissons. Il n'a pas de grillage pour cela : il construit les mailles du grillage une à une, en croisant les fils en fil de fer et en les torsadant pour obtenir la rigidité nécessaire à son outil. Comme outil, une seule pince est posée à côté du paquet de tiges de fil de fer. J'aurais bien aimé le voir travailler, mais il était au rodriguais absent. Tout le monde ne peut pas habiter le Gabon Alain.

Jean-Pierre m'attend, lui, et je le vois sur son balcon face à la baie, au lagon, au ressac et à la mer. Cela c'est pour vous faire rêver un peu, après ce que je viens de vous faire subir ! C'est un professionnel du spectacle, metteur en scène, cinéaste, écrivain. Il a travaillé avec Samuel Beckett, dans le théâtre de Jean-Louis Barreau. En ce moment, il "écrit". Devant un thé, à la menthe sèche, nous parlons, cinéma, littérature, théâtre, histoires bibliques et des choses simples de la vie à Rodrigues. Enfin, je l'écoute beaucoup parler : c'est une déformation professionnelle chez moi qui me permet d'apprendre beaucoup des autres. C'est le cas ce matin.

Tant et si bien que je m'aperçois, tout à coup, que l'horloge depuis mon arrivée marque invariablement les dix heures trente. Les aiguilles ne tournent plus en rond. Oh temps suspends ton vol ! Le temps n'existe plus dans cette maison, suspendue "entre la terre et l'eau". Il est bientôt une heure de l'après-midi. Vite fait, notre repas se composera de spaghettis al dente, de sauce Buitoni (je cherche sponsor pour mes voyages !) et de deux bananes que j'avais apportées dans mon sac. On convient de se revoir, de temps en temps, au cours de la semaine. Il ne faut jamais faire d'excès dans le plaisir, même s'il est partagé.

après-midi :


le regard fier de Carolynn, le mâle.


En revenant à Jean Tac, je ne vois que Bertrand et comme personne n'utilise l'ordinateur, j'en profite pour transférer photos des ross et vidéos des ébats des tortues. Chacun des rushes est retravaillé ou supprimé pour ne garder que ce qui est visuellement acceptable.
Aujourd'hui, je n'aurai pas donné un seul coup de pioss au travail de la fontaine. Je me rattraperai demain, mais pour cela il faut que j'aille me coucher maintenant. Alors bonne nuit.

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