De lames acérées par d'immortels barbares,
Empale sur des socs ses dépouilles hurlantes.
Un grand feu rougeoyant dans sa gueule béante,
Éructe bruyamment. Fusent en rugissant
La roche incandescente et la cendre brûlante
Enfantant ce pays aux matins vagissants.
Un horrible chaudron mitonne en son dedans
Les orgies délétères d'un ventre impudent.
Le magma se boursoufle en pets nauséabonds
Et la roche s'effondre en noires déjections.
Cette défécation, répandue sur le monde,
Se soulage en râlant de boulets moribonds
Les jetant à la ronde en un fatras immonde.
Dix mille fois, dix mille années ont déversé
Sur les flancs écorchés des montagnes soufrées
Les grands fonds de la mer jaillissant sur la terre,
Parturiente meurtrie souffrant mille misères.
Par trois fois, mille morts soufflent les mille feux
Du rude accouchement de cette terre mère
S'engendrant de mille volcans impétueux.
Par vagues, la lave et par vagues, les scories
Se succèdent et pétrifient, enfin froidies.
Tirant de ses boyaux, en hoquets impudiques,
Un sang rouge effaré, projeté vers les cieux.
La terre se vomit en miasmes nauséeux,
Pour constituer, en roches basaltiques,
Un paradis sur terre, une île fantastique.
tombée de la nuit vue de la ferme de Jean Tac
décembre 2004
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