Vendredi 13 mai 2008 :
Ce matin, il y a énormément de vent. Il souffle parfois en très fortes rafales, accompagné de beaucoup de nuages. Tiens il a plu cette nuit et il pleut de nouveau ! Rodrigues est verte de plaisir !
La pluie a été rapide, et elle a déjà cessé.
Au cours d'un repas précédent, nous avions mangé des boulettes de poissons à la chinoise achetées dans le commerce et fabriquées industriellement. Elles sont bonnes mais elles semblent spongieuses et faites en plastiques. Benoît va ce matin à Port Mathurin pour apprendre à les faire avec une dame chinoise qui tenait un restaurant. Celle-ci nous accueille après avoir fait taire sa meute de chiens en leur donnant une pâté de riz et de boulettes de viande.5 ou 6 chiots courent dans tous les sens : c'est la multiplication des chiens ! La présence des chiens à Rodrigues est sans doute l'une des plaies oubliées par la bible qui aurait le plus vite fait plié Pharaon. Pour le moment, cette dame nous introduit dans sa cuisine. Benoît a apporté dans sa "tante" les filets de poisson acheté hier après-midi : c'est du cateau "le meilleur poisson, selon Benoît. Que je vous dise enfin qu'une "tante" rodriguaise peut être une personne, mais, quand on y met dedans du poisson ou n'importe quel autre objet, c'est un sac fabriqué ici, très souvent tressé avec des lanières de vacoas. Cette tante peut prendre toutes les formes, carrés, rectangulaires, etc.…
Avant de nous montrer comment faire, cette dame sort de son sac une vingtaine de boulettes de viande qu’elle a déjà préparée et qui sont dans son réfrigérateur. Elle les met à réchauffer dans l’eau qui a déjà servi à les fabriquer et nous les fera goûter en les trempant dans une sauce soja. C’est bon.
Finalement, faire des boulettes de poissons est très simple.
Il faut prendre les filets d'un bon poisson. Les laisser bien refroidir quelque temps dans le frigo voir le congélo. Ca durcit la viande de poisson nous dit la dame et c'est plus facile à préparer. Il faut ensuite enlever la peau au préalable. (le préalable étant comme chacun sait un gros couteau ou un hachoir). Il faut découper, une première fois, les filets en petits morceaux et les passer au mixer pour obtenir une pâtée consistante mais pas trop hachée menue. Mélanger à cette pâtée de la farine de Maïzena mouillée "à l'eau du robinet" suivant les souhaits. Elle semble avoir mis environ 200 gr de maïzena pour 3 kilos de poissons. Après avoir mis un peu de sel pour relever le goût, elle mélange le tout à la main pour faire une pâte consistante. Il faut même la "taper" dans le récipient pour enlever le maximum d'air, mais sans forcer non plus.
Il faut ensuite prendre la pâte en main, en faire sortir dans le creux de la main gauche entre le pouce et l'index la quantité d'une grosse noix et l'enlever avec une cuillère que l'on trempe de temps en temps dans de l'eau "du robinet" pour éviter que cela ne colle de trop. On jette cette noix de poisson dans une eau chaude (pas trop !) qui a été préparée comme pour faire un court bouillon. 'C'est là que Benoît à mis toutes ses herbes et a fait cuire en plus la peau du poisson qu'il avait rapporté bien sûr !
La noix doit gonfler dans l'eau chaude et il faut goûter pour savoir quand cela est cuit. Je pense que c'est une habitude à prendre, mais je ne peux donner de temps précis, Benoît ayant déjà mis à cuire les boulettes quand je suis rentré de Port Mathurin à pied. Lui était à moto et partait ensuite à une réunion. Cela se mange accompagné de riz (ou autre chose) en se trempant dans une sauce soja ou dans une sauce aigre douce.
Nous en avons mangé ce midi ; c'est meilleur que l'industriel acheté dans le commerce mais évidemment, Benoît n'a pas pu s'empêcher de finir de les préparer et de les cuire à la créole.
La fontaine du coeur !
Je profite du calme de l'après-midi pour faire faire à la "fontaine du cœur" une très sérieuse cure d'amaigrissement avec coupe sombre et coups de sécateur à répétition. J’ai l’impression de me mettre à débroussailler une vraie forêt vierge. Les moustiques n'ont pas apprécié et m'ont littéralement bouffé. Je suis donc rentré mettre mon jeans et du produit contre les moustiques. La végétation envahit tout et si l'eau doit se mettre à couler, de nouveau et sans fuite il faut avoir une vue claire de l'ensemble. Manifestement, certaines essences qui y ont été placées sont trop envahissantes, il faudra y mettre davantage de fleurs qui ne poussent pas trop en hauteur.
Ce soir, j'avais oublié que la nuit tombe aussi vite à Rodrigues. C'est vrai,de plus,que nous sommes en hiver. (54 k ! Ce ne sont ni des kilos ni des kilos octets mais le nombre de K qui a défilé sur mon écran pendant que je faisais un très court accès de narcolepsie… je dormirai mieux dans mon lit ! Il est 10 h 45)
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