Mardi matin 17 juin 2008
J'ai fini de lire ce matin le livre de Christian Némorin, préfacé par Benoît : "Mille petits quotidiens à l'île Rodrigues", imprimé en 2006. L'auteur raconte son séjour d'un an à Rodrigues en 1981. Il avait alors 12 ans et son papa, un policier mauricien, emmenait toute sa famille avec lui. Sa maman travaillait comme infirmière à l'hôpital de Crève-cœur, alors démuni de presque tout. C'est donc dans cet esprit de rencontre de la différence de culture entre Maurice et Rodrigues que ce livre est écrit avec intelligence et dans le respect de la découverte de l'autre. A cette époque Benoît arrivait en France, à Angers, pour y faire des études.
Avec un certain décalage dû au temps, j'y retrouve, à la lecture de ce livre, bon nombre de détails que j'ai pu observer aussi dans notre court séjour de 3 semaines que nous avons fait 9 ans plus tard. Mais les choses avaient déjà changées et cela n'a fait que s'accélérer depuis. "Oh temps suspend ton vol "... a dit le poète, mais chacun sait que personne n'écoute plus les poètes dans notre monde trop rationaliste.
Au petit déjeuner Benoît m'informe qu'il a besoin de travailler à l'ordinateur toute la journée. Le mardi est le jour où il doit envoyer la page de Rodrigues à l'hebdomadaire mauricien La Vie Catholique.
J'ai donc commencé à tailler la vigne grimpante qui se trouve juste devant la porte de la chambre d'hôte que j'occupe à l'arrière de la maison familiale. Depuis plusieurs années, cette vigne a poussé sans être jamais taillée. C'est une chevelure presque inextricable de petites branches qui s'enchevêtrent et s'entortillent à plaisir sur elle-même et sur les autres. Un "pié tamarin" essaie aussi de percer au milieu de ce buisson soutenu par une armature en fer et installé dans le but de mieux exposer les grappes à la lumière. Actuellement, alors que nous sommes au début de l'hiver austral, une seule petite grappe est pratiquement mure et pourra être mangée dans quelques jours. La vigne s'est épuisée à ne produire qu'un fouillis de branches que je me fais un devoir à réduire à l'état de sarments. Mais je procède progressivement et par étape tellement il est difficile de s'y retrouver. Mon projet est de ne garder que les plus belles branches maîtresses. Je vais sans doute prendre plusieurs jours pour le faire en procédant par petites tailles successives. Ici la végétation ne se repose pratiquement jamais comme dans nos pays d'Europe, Cette vigne aussi a besoin d'une cure d'amaigrissement comme la fontaine dont je vais m'occuper ensuite.
Après midi
Le désherbage et le taillage des arbres et des plantes de la fontaine sont enfin totalement finis, les tests d'étanchéité vont pouvoir commencer. Le soleil et la chaleur sont revenus : je bronze en travaillant !
Benoît a fait une recherche sur Internet pour l'Arrow root. C'est un légume de la famille des marantacées qui offrent beaucoup de qualité alimentaire dont la principale est son absence de gluten, ce qui la rend beaucoup plus digeste et utilisable pour les bébés et les personnes âgées. Elle est de plus, facile à cultiver, rustique, sobre en eau et en engrais, résistante aux maladies et productive. Ses défauts sont un cycle lent de production et une mise en œuvre par plusieurs étapes pour pouvoir la manger : "récoltage", broyage, mouillage, tamisage, séchage et "réductionnage" en poudre ; tous ces "âges" ont fatigué les utillisateurs qui n'ont pas gardé "l'usage" de cette plante. Une personne assure pourtant que parfois cette racine est mangée telle qu'elle est, assaisonnée avec une sorte de vinaigrette dans une recette de l'île Maurice.
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